Les 13 et 14 juillet 2013

La saison d'alpinisme 2013 aura donc été inaugurée tardivement vu l'enneigement exceptionnel du printemps ! On cherchait une course peu courue dans une face sauvage débouchant sur un beau sommet, au lieu d'une voie équipée balisée de spits, et la voie Kelle au pic sans nom, qui répondait bien sur le papier au cahier des charges, nous aura finalement servis au-delà de toute espérance, avec son escalade assez soutenue sur 500 mètres équipée en tout et pour tout de 3 pitons !

Un itinéraire qui s'est au final révélé bien long, conformément à nos attentes, mais surtout soutenu et engagé sur un rocher souvent délité, avec de nombreux passages de 5sup (évidemment bien loin des cotations historiques officielles en 4b ou c !) difficiles à protéger. Après plus de 7 heures passées à gravir les 450 m de la face de la face la brèche de Sialouze est en vue à 14h, mais les taches blanches des névés encore présents sur la fin de l'itinéraire et les taches noires des nuages orageux qui commencent à nous envelopper nous font hésiter... Au final on préfèrera les 13 rappels de la voie Cambon ("on est pas là pour se faire engueuler") au retour par la brèche de Sialouze et ses vires exposées sans doute enneigées, les spits ont (finalement) parfois du bon ! La chaleur des dernières semaines n'aura en effet pas suffi à faire fondre les névés qui encombrent encore toutes les vires au-dessus de 3000 mètres, altitude au-delà de laquelle tout ce qui n'est pas suffisamment raide reste généralement blanc en cette mi-juillet.

Au delà des frissons resentis vu l'engagement de certains passages on retiendra quelques belles longueurs d'escalade (en particulier celles de l'éperon bordant le couloir sud du col du coup de sabre ou celle du pilier à cannelures) au milieu de l'achitecture exceptionnelle du secteur.

Voie Kelle au pic sans nom

Sommet : 3800 m

Dénivelée : 2300 m au départ d'Ailefroide

Difficulté : D+ avec environ 500 m d'escalade en terrain d'aventure intégral, rocher souvent délité (surtout dans la partie supérieure de la face en gneiss) et parfois compact, rendant la protection aléatoire, orientation délicate dans cette large grande face presque vierge de spits.

marmotte prenant la pose au refuge du Sélé

vue de détail

devant le glacier des Boeufs Rouges et la pointe de Celse Nière

à l'attaque le lendemain à 6h30, sous le couloir sud du col du coup de Sabre, avec à gauche le pic éponyme et à droite l'épaule ouest du pic sans nom, objectif du jour  

dans la troisième longueur sur le pilier bordant le couloir, un granite encore sain

photo de Nicolas

vue sur la partie supérieure du glacier des Boeufs rouges et la pointe Guyard

vue sur le glacier du Sélé

dans la traversée plein gaz vers la base du pilier aux cannelures, face à la pointe Guyard

dans les cannelures sur le pilier plein gaz, peu après avoir coincé un friend, un beau et bon granite (quoiqu'un peu chipseux)

photo de Nicolas

à la sortie du pilier, toujours sous la surveillance du pic du coup de sabre à gauche

dans une dalle compacte et fine aux protections très aléatoires sous la vire à la frontière granite/gneiss, peut-être un fourvoyage d'itinéraire

dans la dalle après la rampe oblique qui marque la fin des difficultés... et de l'ensoleillement. La dalle du bas contient 2 des 3 pitons qu'on aura trouvés dans les 500 mètres de la voie, du vrai terrain d'aventure donc...

sur l'arête finale menant à l'épaule ouest du pic sans nom (point coté 3771)

photo de Nicolas

vue plongeante vers le bassin d'alimentation du glacier Noir 1000 mètres plus bas, au centre en bas le couloir nord du coup de sabre

vue sur le glacier suspendu de l'Ailefroide devant la pointe du vallon des étages

dans le second des 13 rappels de descente, 450 mètres au-dessus du glacier

quelques rappels et centaines de mètres plus bas, devant le pic du coup de sabre

plus que 4 rappels...

... alors que l'orage approche

à la fin des rappels, vue sur le beau profil du pic du coup de Sabre devant les cumulus, avant une descente express sur Ailefroide (2h15 mn du glacier à 3300 m au parking 1500m)

vue du glacier vers l"itinéraire parcouru à la montée en rouge, une longue journée de montagne, près de 17 heures de course après une approche entamée à 4h15, une fin des rappels à 18h30 et un retour à la voiture à 21h (avant les 3 heures de trajet retour jusqu'à Marseille) !

Le 15 juillet 2012

Ascension d'une longue grande voie, après l'échauffement de la veille sur l'aiguille Pierre André. Cette fois-ci c'est dans la face est du sommet rouge, une immense paroi haute de 400 m et large d'un kilomètre, que nous userons nos chaussons... Le temps frais et venteux de la veille laissera heureusement la place à un beau ciel bleu pour les 5h30 d'escalade de ces 12 longueurs.

Sommet : 2700 m

Dénivelée : 600 m d'approche (+100 m au retour), 350 m d'escalade

12 longueurs, équipé, 5c/6a/6b/5c/5c/5c/6b/6a/5c/5c/5c/4c pour les cotations officielles, 5c+/6a+/6b+/5c/5c/5c/6a+/5c+/5c+/5c/5c+/4c pour mon ressenti... Les passages les plus difficiles peuvent passer en tire-clous, mais certaines des longueurs en 5c, entre autres L1 et L9, ne sont vraiment pas surcotées !

De la belle escalade, longue, soutenue et variée, bien protégée à partir du 5c (avec sinon parfois près de 15 m sans équipement), dans un cadre haute montagne face aux reliques glaciaires de l'aiguille de Chambeyron. A noter par exemple une jolie L7 en mur raide, L8 en fissures ou L11 en dièdre.

durant l'approche, devant l'immense face est du sommet rouge 

idem, Franck au pied de la paroi en bas à gauche donne l'échelle... La voie remonte sur 350 m la partie gauche de la face.

à la sortie de L6

à l'attaque de L9, beau 5c long et soutenu

la dernière longueur sous les gendarmes de la crête sommitale

recherche de la vire de descente, c'est moins technique mais plus paumatoire que la montée...

devant le sommet rouge au centre

à la descente, devant les restes du glacier de Chauvet

idem

Du 29 juin au 1er juillet 2012

Inauguration de la saison d'alpinisme 2012 avec un gros morceau, jamais très difficile techniquement mais long et soutenu : la Meije, avec la montée au Grand Pic par l'arête du promontoire puis la splendide traversée des arêtes jusqu'au Doigt de Dieu. Le projet initial de la Pierre Allain se heutera à un mal des rimayes déclenché par mon état de fatigue chronique et le manque d'entraînement...

Départ de Marseille le vendredi matin à 9h, avant une montée au refuge du Promontoire pour le dîner, par la brèche des Ecrins, déjà une course d'alpinisme en soi, avec la grimpouille sur les Enfetchores puis le passage de la rimaye déjà entrouverte sous la brèche.

Le lendemain grosse bambée, avec un départ du refuge du Promontoire à 4h45 pour une arrivée au refuge de l'Aigle à 20h30, un temps donc moyen (les topos annoncent environ 12h de course), à notre décharge du temps passé sur le terrain à étudier le(s) topo(s) (nous étions les premiers sur la voie normale jusqu'au glacier Carré puis seuls sur les arêtes) pour éviter de nous perdre dans l'immense versant sud-ouest du Grand Pic, des longeurs tirées dans les pas d'escalade de la montée (à mon sens plus du 5- que le 3c annoncé par les topos, encore plus en grosses avec un gros sac sur le dos) puis dans le couloir-goulotte parfois en glace sous la Dent Zsigmondy, ainsi qu'un coincement de corde dans le premier rappel de descente du Doigt de Dieu...

Au final globalement de bonnes conditions, avec une montée au grand Pic parfaitement sèche et des arêtes parfois enneigées, et surtout le vent de sud constant et glacial de la montée (on grimpera en général en gants...) qui ne sera heureusement plus sensible dans la traversée des arêtes...

Sommet : 4000 m

Dénivelée :

J1 : 2400-2200-3350-3100

J2 : 3100-4000-traversée des arêtes entre 3850 et 3950-3400 au refuge de l'Aigle

J3 : 3400-1400

Difficulté : D-, peu difficile techniquement, mais long, soutenu et engagé : pas plus de 4a d'après les topos pour la montée au Grand Pic puis environ 100 m en neige/glace sous la dent Zsigmondy protégés par un cable métallique (parfois recouvert par la glace). Peu de protections en place, mais sangles, cablés et friends permettent de protéger toutes les parties grimpantes.

vue le vendredi sur le Grand Pic de la Meije, photo de Franck

l'oeil du glacier de la Meije

sur le glacier de la Meije, sous le grand Pic de la Meije à gravir le lendemain

idem

sous la brèche de la Meije, à la rimaye déjà bien ouverte (qui passe à gauche)

arrivée au refuge du Promontoire

le samedi : le pas du Crapaud au début de l'arête du promontoire, à 5h

premières couleurs depuis le couloir Duhamel

un peu plus haut et un peu plus tard

en haut du couloir Duhamel, encore des longueurs avant le Grand Pic au-dessus...

vue sur la Grande Ruine et la Barre des Ecrins depuis le bas de la muraille Castelnau

vue depuis le passage dit du dos d'Ane

presque au sommet : sur la dalle du Cheval Rouge, un 3c coté (très) à l'ancienne...

vue du sommet du Grand Pic sur la cordée de guides italiens qui s'apprêtent à redescendre dans la voie normale, on sera les seuls sur les arêtes !

vue vers la suite du programme : le fil des dents de la Meije à parcourir à gauche, avec le Doigt de Dieu en guise de cerise sur les arêtes

premier rappel du sommet du Grand Pic, 500 m au-dessus des séracs du glacier de la Meije

juste après la Brèche Zsigmondy

idem, au départ du cable de contournement de la dent Zsigmondy versant nord 

au départ des cables, dans l'atmosphère laiteuse de ce flux de sud chargé en poussière et sable

remontée du couloir-goulotte

idem, le cable facilite bien le travail...

du sommet des cables vue vers la suite des arêtes, aussi esthétiques qu'alpines

sur la quatrième dent, avant le doigt de Dieu

descente délicate de la quatrième dent, avec quelques cm de neige/glace posés sur la dalle rocheuse

idem, photo de Franck

ultime montée sur le Doigt de Dieu, déjà 12h de course...

vue sur les deuxième, troisième et quatrième dents qui viennent d'être traversées

idem, photo de Franck

vue du sommet du Doigt de Dieu sur le col du Pavé 400 m plus bas

dans le second des 3 rappels de descente du Doigt de Dieu

vue vers la Barre des Ecrins

dernier rappel au-dessus de la rimaye, photo de Franck

à la descente du glacier du Tabuchet, les aiguilles d'Arves au fond

à l'approche du refuge de l'Aigle, perché sur son promontoire rocheux à gauche

vue du refuge vers le bien nommé Fauteuil Glacier

vue sur la traversée des arêtes depuis le refuge de l'Aigle : l'itinéraire en rouge, en vert les rappels

l'intérieur du refuge de l'Aigle, 1 siècle d'histoire alpine...

à la descente du refuge de l'Aigle : les averses de neige succèdent aux orages de la nuit

Le 2 juillet 2011

Ascension de la voie tropoguide en face sud-ouest du monte Granero, au départ de la Roche Ecroulée, retour et nuit au refuge du Viso.

Jolie voie équipée sur un sommet offrant un belvédère sur le Viso et une belle ambiance montagne avec la nebbia couvrant le versant italien et enrobant parfois la crête frontière, dûe à la condensation sur l'immense plaine du Pô voisine et se développant presque quotidiennement l'été.

Enneigement encore abondant dans cet est-Queyras gâté par plusieurs retours d'est en cet hiver 2011 (chacun ayant déposé 1 à 2 mètres de neige fraîche...) synonyme ailleurs de disette neigeuse, enneigement continu dès 2500 m en versant nord et nombreux névés par ailleurs. Notre "oubli" des crampons n'aura eu comme seul salut que la taille de marches au piolet dans la neige durcie des petits matins...

Sommet : 3100 m

Dénivelée : 1400 m à la montée, 800 m à la descente

Difficulté : dans les 4 longueurs équipées : 5b max, arête en TA par la suite en 3max

en rouge l'itinéraire de la face puis de l'arête sud-ouest, vue du retour sous le pas du Sellard

le refuge du Viso devant la face nord-ouest du sommet éponyme

bouquetins près du pas du Sellard

idem, à la pose

Alex en tête dans les premières longueurs de "tropoguide"

à l'assurage, photo de Régis

idem, Régis devant la nebbia

idem, sur les chaussons entre fleurs et neige

idem, arrivée au relais, photo d'Alexandre

au relais

sur l'arête sud-ouest dans la portion facile en terrain d'aventure

sur l'arête sud-ouest dans une portion plus relevée, photo d'Alexandre

idem, photo de Régis

idem, photo d'Alexandre

idem

idem

devant la mer de nuages côté italien

petit mur juste sous le sommet

le Viso au-dessus des nuages

retour sur les névés du versant nord du pas du Sellard

la nebbia à l'assaut du sommet d'Olive

Viso sur fond de fleurs

Les 4 et 5 août 2010

Traversée de la Barre des Ecrins, ascension versant sud par le refuge Temple-Ecrins et le col des Avalanches, descente par l'arête ouest, la voie normale du Dôme puis le col des Ecrins et le vallon de Bonnepierre

Sommet : 4100 m

Dénivelée :

J1 : 1750 m - 2400 m

J2 : 2400 m - 4100 m - 1750 m

Difficulté : AD, quelques pas de 3 et 4 maxi, longueur de 5 au départ en raison de la fonte du cône d'avalanches en cette fin de saison

vue sur les faces nord des Bans et du Gioberney depuis le refuge temple-Ecrins

les cordées s'équipent au col des Avalanches

lever de couleurs depuis le col des Avalanches

en haut du glacier du Vallon de la Pilatte devant le pic du Says et les Rouies

devant le Fifre éclairé par les premiers rayons

Nicolas dans le tiers inférieur de la face sud

idem

au niveau des névés dans le haut de la face

devant le Pelvoux

devant le pic Coolidge, le pic sans nom et les Ailefroide

le glacier du Vallon de la Pilatte vu du pic Lory

le sommet du Dôme de neige vu du pic Lory

le glacier et le Mont blancs vus depuis la Barre des Ecrins

sur l'arête ouest du pic Lory

vue du vallon de Bonnepierre vers les séracs de la face nord